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Biaus m’est estez, quant retentist la brueille, |
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— Chanson II de l'édition de 1902 |
Sommaire
Sa vie[]
Gace Brulé est un trouvère et chevalier originaire de Champagne. Sa date de naissance et de mort font l'objet d'une controverse parmi les spécialistes du Moyen-Âge. Gédéon Huet situe sa mort vers 1220[2] alors que Robert Fawtier démontre qu'elle a pu survenir plus tard, aux alentours de 1236[3]. La vie de l'auteur reste mystérieuse car nombre d'éléments biographiques avancés par les médiévistes demeurent sujets à caution.
Dans l'exercice de son art, il s'est certainement mis sous la protection de Marie de France, comtesse de Champagne, qui s'entourait d'écrivains tels que Chrétien de Troyes ou Geoffroi de Villehardouin. Son petit fils, Thibaut IV de Champagne, dit « Thibaut le chansonnier », poursuit cette tradition en produisant de nombreuses chansons et poésies. Cependant, nous ne pouvons dire avec certitude si Gace Brulé a connu le comte. Gédéon Huet déclare qu'il est impossible qu'ils se soient côtoyés puisque l'activité littéraire de Gace Brulé est antérieure à celle de Thibaut[2]. De son côté, Robert Fawtier assure le contraire, expliquant qu'aucune preuve concrète indique qu'ils ne se soient pas connus. Il précise que, Thibaut ayant été confié en 1210 au roi Louis VIII, il n'est pas impossible qu'il y ait croisé Gace Brulé[3]. De plus, compte tenu de son origine, Gace Brulé était naturellement vassal du comte de Champagne.
L'un des fait les plus sûrs concernant la vie de l'auteur est attesté par une charte datée de 1212 émanant d'un certain « Gatho Bruslé » basé dans le comté de Dreux (actuelle Normandie). Celle-ci établie un contrat entre Gace Brulé et les Templiers. L'auteur leur donne des terres en échange d'une somme d'argent annuelle[4].
Ses écrits[]
Plusieurs de ses chansons se retrouvent dans le Roman de la rose ou bien le Roman de la violette de Gilbert de Montreuil. Ceci témoigne de l'influence et de la popularité de son art. Ses compositions sont dispersées dans plusieurs manuscrits médiévaux, mélangées aux pièces d'autres chansonniers comme le roi de Navarre (Thibaut IV de Champagne) ou le Châtelain de Coucy. Le spécialiste finlandais Holger Petersen Dyggve dénombre en 1951 plus de 69 chansons d'attribution certaine et 15 chansons d'attribution douteuse. Ces compositions sont parmi les premières à être écrites en langue vernaculaire : la langue d'oïl, parlée dans le nord de la France à cette époque.
Ses chansons ont été éditées dans deux recueils :
- 1902 – Chansons de Gace Brulé
- 1951 – Gace Brulé, trouvère champenois
Références[]
- ↑ Consultable sur Gallica - Cote : Français 846
- ↑ 2,0 et 2,1 Chansons de Gace Brulé, éd. Gédéon Huet, 1902 - Consultable sur Gallica.
- ↑ 3,0 et 3,1 Robert FAWTIER, « Thibaut de Champagne et Gace Brûlé », Romania, n°233, 1933.
- ↑ Paul GUILHIERMOZ, « Une charte de Gace Brûlé », Romania, n°85, 1893.