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Dans l'Antiquité, les dramaturges Eschyle, Sophocle et Euripide se sont intéressés au cycle de Thèbes et en ont fait des pièces tragiques. Eschyle a consacré une tétralogie au cycle thébain : Laïos, Œdipe, Les Sept contre Thèbes (seule pièce conservée) et la Sphinx. Avec la volonté d'en faire un cycle, Eschyle a fait des trois premières pièces une unité tragique. Sophocle n'avait pas la même volonté de cycle mais a pourtant composé plusieurs pièces autour du cycle. Il ne respectait pas l’ordre chronologique prononcé par Eschyle : la première pièce qu’il a représenté est Antigone puis Œdipe roi et enfin Œdipe à Colone. Chaque pièce est singulière puisqu'elle évoque un seul membre de la famille de Thèbes. Enfin Euripide a procédé de manière analogue à Sophocle, considérant lui aussi chaque pièce comme indépendante. Il entreprend Les Suppliantes, Les Phéniciennes dont il reste des traces. Il a aussi rédigé un Antigone et un Œdipe.

La fondation de Thèbes

La ville de Thèbes a été fondée par Cadmos. Cadmos est le fils d’un phénicien, Agénor, qui va le quémander pour une quête : partir à la recherche de sa sœur, Europe, qui a été enlevée par Zeus. Parti à la recherche de sa sœur, Cadmos va consulter Phoïbos — ou Apollon, qui donne ses oracles par l’intermédiaire de la divine Pythie, à Delphes — pour obtenir des renseignements et des conseils sur son périple. Le dieu, contre toute attente, lui dit d’abandonner sa quête et d’aller fonder une cité. Il lui dit que pour choisir le lieu de la fondation de la ville, il lui faut suivre les traces d’une génisse et que l’endroit où elle s’arrêtera sera le lieu de la fondation de la ville. Après une longue marche, ladite génisse va s’écrouler de fatigue dans une région grecque : la Béotie. C’est dans cet endroit que sera ainsi fondée Thèbes.

Cette origine commune fonde l’identité de la cité, qui rend hommage au fondateur : le premier thébain. L’appellation « cadméen » n’est pas la plus représentée : on désigne moins les Thébains comme Cadméens que comme Labdacides. Ce terme désigne tous les membres de la famille ayant succédé à Labdacos — père du premier mari de Jocaste, Laïos, grand-père du célèbre Œdipe. Quand on les désigne comme Labdacides, on se réfère à toute une branche familiale qui a subi un sort funeste.

Laïos et sa descendance

Son fils, Laïos, qui lui succède, épouse Jocaste, dont il aura un fils, Œdipe. Cependant, l’oracle prédit qu’il tuera son père et épousera sa mère, il se fait donc exposer sur le Mont Cithéron dans le but d’être tué, mais n’est pas tué. Il est donc recueilli par une famille de bergers qui l’envoie au roi et à la reine de Corinthe qui n’ont pas d’enfants. Entendant l’Oracle à son tour, Œdipe croit qu’il s’agit du roi et de la reine, et se rend donc à Thèbes, où, au cours d’une dispute, il tue son véritable père sans avoir aucune idée de qui il est. On raconte alors que celui qui saura se débarrasser du sphinx pourrait épouser Jocaste, ce qu’il fait en répondant à l’énigme : « Qu’est-ce qui a quatre pattes le matin, deux pattes le midi et trois pattes le soir ? » La réponse est l’homme. Il épouse donc sa mère qui lui donne quatre enfants avant de se suicider en apprenant l’inceste. Œdipe cherchera le meurtrier du roi pour découvrir finalement qu’il s’agit de lui, puis se crèvera les yeux car il considère que c’est la vraie façon de voir le monde, puisque nul n’est maître de son destin et que chercher à l’éviter, c’est le précipiter.

Dans le prologue des Phéniciennes, Jocaste souligne la malédiction qui entoure la famille en employant l'expression d'une « maison […] trempée de sang »[1].

  1. À référencer
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