Sa vie[]
Georges Mogin naît au sein d'une famille bourgeoise. Son père, d'origine française est le descendant d'un protestant ayant fui la France après la révocation de l'édit de Nantes, sa mère est allemande, ce qui fait qu'il il avait la double nationalité belge et allemande. Il fait ses études classiques au collège Saint-Michel puis à l'école allemande.
D'un premier mariage, en 1918, naîtra un fils, l'écrivain Jean Mogin qui sera l'époux de la poétesse Lucienne Desnoues. Pendant 34 ans, Georges Mogin sera représentant de commerce en textiles pour l'industrie familiale.
À 25 ans, en 1923, il publie son premier recueil (27 poèmes incertains) sous le pseudonyme de « Géo Norge », qu'il raccourcira bientôt en « Norge ». Il connaît une première période de publication intense jusqu'en 1936.
En compagnie de Raymond Rouleau, il fonde, en 1925, le théâtre du Groupe libre, un groupe avant-gardiste et éphémère qui mettra en scène Jean Cocteau, Karel Čapek, Max Deauville et, aussi, Tam-Tam, un poème scénique de Norge qui sera victime d'un tract et d'un chahut organisé par les surréalistes belges (Paul Nougé, Camille Goemans, E. L. T. Mesens).
En 1931, Norge rencontre Pierre-Louis Flouquet et Edmond Vandercammen. Ensemble, ils fondent le Journal des poètes. Une quinzaine de poètes gravitent autour de ce journal, dont André Salmon. En 1937, il fonde les Cahiers blancs qui publieront notamment un hommage à Milosz. Il collabore à l'Anthologie des poèmes inédits de Belgique (1940).
En 1940, il épouse l'artiste peintre Denise Perrier-Berche. Après la guerre, Norge émigre en Provence et devient antiquaire à Saint-Paul-de-Vence en 1954. C'est alors que commence sa seconde période de production intense.
Son œuvre est pleinement reconnue à la fin des années 1950 : en 1958, Norge reçoit le prix triennal de poésie de la Communauté française de Belgique pour son recueil Les Oignons, en 1969 l'Aigle d'or de la poésie au premier festival international du livre à Nice, en 1970 le prix quinquennal de littérature de la Communauté française de Belgique, puis, en 1971, le premier prix littéraire belgo-canadien.
En 1983, c'est la Semaine Norge à la Maison de la Poésie à Paris et, en 1985, le prix de la Critique pour Les Coq-à-l'âne.
Norge meurt à Mougins, en 1990, précédé de quelques années par sa femme. Ils reposent ensemble au cimetière du Grand-Vallon de cette ville.
Ses écrits[]
- Poésie
- 1936 – C'est un pays
- 1942 – L'Imagier
- 1949 – Les râpes
- 1953 – Le Gros gibier
- 1953 – Nouveau cornet d'oignons
- 1954 – La Langue verte : charabias et verdures
- 1956 – Les oignons
- 1962 – Les quatre vérités
- 1968 – Le Vin profond
- 1969 – Les cerveaux brûlés
- 1969 – La Chanson du concierge
- 1972 – Bal masqué parmi les comètes
- 1972 – Dynasties
- 1973 – La Belle saison
- 1973 – Joie aux âmes
- 1978 – La Boîte à gifles
- 1978 – Eux, les anges
- 1978 – Mirlitons
- 1979 – Les oignons sont en fleur, illustration de Serge Creuz
- 1980 – Fredons de mémoire, bourdons d'oreille et plume qui flâne
- 1982 – Ne me lâchez pas la main
- 1984 – Le sac à malices
- 1985 – Remuer ciel et terre et autres textes
- 1985 – Les Coq-à-l'âne
- 1987 – Cinq poèmes
- 1988 – Le Stupéfait
- 1990 – Noëls de Norge
- 1999 – Les hauts cris : poèmes inédits, 1989-90
- 2005 – Le sourire d'Icare, bois gravés de Xavier Dandoy de Casabianca
Le recueil Poésie : 1923-1988 publié en 1990 regroupe plusieurs ensembles de poèmes
- Jeunesse
- 1980 – Le canard de ma tante
- 2001 – On peut se tromper, images de Bruno Heitz
Sur l'auteur[]
- Robert ROVINI, Norge, 1956
- Jacques FERLAY, Norge, 1990
- Jean Tordeur, Norge de tout jour, 2001
Sources[]