« | Un poète ayant rimé, IMPRIMÉ |
» |
— « Le poète et la Cigale », Amours Jaunes |
Sa vie[]
Tristan Corbière, de son vrai nom Édouard-Joachim Corbière, poète du XIXe siècle né en 1845 est un contemporain de figures marquantes de la poésie telles que Rimbaud, Verlaine ou encore Mallarmé … Il souffre de rhumatisme tuberculeux qui le touchent dès son adolescence et l'obligent à arrêter ses études. Il se passionne pour l'univers maritime et la navigation, mais ne pourra jamais prendre la mer à cause de sa maladie. Sa passion est d'autant plus cultivée par son père, Edouard Corbière, qui écrit des romans maritimes comme Le Négrier (1834). Tristan pratiquera également la peinture et le dessin et vivra des histoires d'amours tumultueuses notamment avec Armida Cuchiani, une actrice parisienne. Son unique recueil Amours jaunes ne connaît qu'un très modeste succès à sa sortie en 1973 malgré les bonne critiques. Tristan Corbière décédera le 1er mars 1875 à Morlaix, quelques mois avant son 30èm anniversaire. Le poète sera finalement reconnu mais à titre posthume, quand Verlaine lui consacra un chapitre dans son essai Les poètes maudits.
Trisan Corbière se plaît à déformer les classiques, que certains interprètent comme l'illustration à travers ces écrits de la difformité de son corps (due à la maladie). On retrouve par exemple dans le premier poème des Amours Jaunes une référence à la fable de "la cigale et la fourmis" de Jean de La Fontaine ou encore le poème « Sonnet (Avec la manière de s'en servir) » une satire et une parodie explicite de cette forme de la poésie classique, que ses contemporains se plaisent aussi à bousculer comme avec le « Sonnet boiteux » de Verlaine, ou « Venus Anadyomène » de Rimbaud. Après des siècles de classicisme, cette nouvelle génération aime bousculer les codes mais ont tous des manières de faire différentes.
Corbière utilise une ponctuation fournie et très particulière, à l'opposé des codes classiques de la poésie, on compte notamment bon nombre de tirets, points de suspensions et autres parenthèses. Ses poèmes sont composés de vers souvent courts, au rythme saccadé ce qui fait perdre à ses vers leur musicalité (si chère au poètes lyriques). Il joue avec des images « anti-poetiques » et provocante, qu'il utilise pour se tourner en dérision, telle que l'image du crapaud. Les sujets profond (la laideur, la mort …) sont traités avec légèreté et ponctués de jeux de mots (que le poème ci-dessus illustre très bien). La maladie de Tristan Corbière et ses conséquences ont une place privilégiée dans ses poèmes et les thèmes s'en approchant sont récurrents, on peut y voir autant une envie de choquer (comme l'avait fait Baudelaire avec son poème « Charogne ») qu'un simple besoin d'exprimer sa mélancolie, qu'il tourne toutefois de manière presque « naïve ». C'est d'ailleurs de là que viendrait son pseudonyme : "Tristan Corbière" ==> "Triste en corps bière" ==> "Triste corps en bière"
Corbière ne se tient pas aux codes de la poésie tant par le fond que par la forme, rendant ainsi son œuvre originale et inimitable.
Son œuvres[]
- 1873 — Les Amours jaunes, suivi de Poèmes retrouvés et Œuvres en prose
- 1920 — La Rapsode Foraine et Le Pardon de Sainte-Anne (posthume)
Sur l'auteur[]
- Livres
- 1960 – L'œuvre poétique de Tristan Corbière par Albert Sonnenfeld
- 1961 – La poétique de Tristan Corbière par Christian Angelet
- 1964 – Corbière-Laforgue-Apollinaire ou Le rire en pleurs par Pauline Newman-Gordon
- 1972 – Tristan le dépossédé : Tristan Corbière par Henri Thomas
- 1973 – Tristan Corbière, une étude de Jean Rousselot
- 1974 – Langage et modernité chez Tristan Corbière par Michel Dansel
- 1985 – Tristan Corbière : thématique de l'inspiration par Michel Dansel
- 1989 – Tristan Corbière : la paresse et le génie par André Le Milinaire
- 1990 – Les poètes maudits : Tristan Corbière, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé par Paul Verlaine
- 1995 – Ex libris : Nerval, Corbière, Rimbaud, Mallarmé, Segalen par Gérard Macé
- Tristan Corbière : la métamorphose du crapaud par Marthe Le Clech et François Yven
- 1997 – Tristan Corbière ou Les voix de la corbière par Hugues Laroche
- 2010 – Tristan Corbière : une curiosité esthétique par Anne-Sophie Kutyla
- 2011 – Tristan Corbière : "une vie à-peu-près" par Jean-Luc Steinmetz
- 2012 – Fortunes littéraires de Tristan Corbière, sous la direction de Samuel Lair
- 2018 – En-quête à Bagatelle sur Tristan Corbière, 1845-1875 par Armelle de Lafforest
- 2019 – "Va vite, léger peigneur de comètes !" : sur Tristan Corbière par François Rannou
Sources[]